RADIOACTIVITE : Radioactivité naturelle, Tchernobyl et nos centrales nucléaires

Devant aller en Russie pour raisons professionnelles, je me suis intéressé à Tchernobyl et ses conséquences, aussi bien passées que présentes et futures.

Au gré de mes recherches sur Internet, je suis tombé sur un article très intéressant de 2004, d’où j’ai extrait quelques points clés.

On y parle notamment des différentes erreurs humaines qui ont conduites à l’explosion du réacteur no4 de Tchernobyl mais aussi des différents accidents et fuites dans nos centrales nucléaires occidentales.

On y parle aussi de l’avenir avec la dérégulation des marchés. Concrètement, cela voudrait dire que l’exploitation de centrales nucléaires françaises pourrait passer au travers de la privatisation d’EDF et de divers rachats aux mains de sociétés d’Europe de l’Est par exemple. Dans ce cas, on pourrait penser que ces sociétés seraient plus intéressées par leur profit en euros que par la sécurité de populations géographiquement loin de chez eux. Vu que l’entrée de la Russie revient régulièrement sur le tapis … c’est quand même eux qui ont fait sauter Tchernobyl !!!

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Radioactivité naturelle

(Note de Gilbert : j’ai appris avec stupeur que des éléments naturels et anodins comme le granit sont naturellement radioactifs)

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Il faut ajouter à cette liste le radon-222. Créé lors de la formation de la Terre, ce gaz est issu de l’uranium. Il est notamment émis par le granit, au point d’atteindre localement, dans certaines montagnes, des concentrations hautement radio toxiques. La règlementation européenne fixe la limite de concentration en radon-222 à 400 Bq/m3 dans les anciennes habitations (en Belgique cela représente environ 5% de l’immobilier dans le sud et le sud-est du pays) et à 200 Bq/m3 dans les nouvelles habitations.

Le radon est dangereux car c’est un émetteur de particules alpha (hélions He2+) qui sont nocives au contact direct des cellules vivantes (< 5 cm de distance) car elles sont constituées de particules lourdes et très chargées, offrant un fort pouvoir d’ionisation. C’est également un gaz qui se diffuse dans l’air que l’on respire et qui peut donc provoquer des cancers du poumon. En revanche, ses trois isotopes ont des périodes radioactives très courtes oscillant entre 3.9 sec et 3.8 jours. Tous ces facteurs impliquent qu’il est nécessaire d’aérer les espaces intérieurs qui sont sujets à des émanations de radon.

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Accident nucléaire de Tchernobyl

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En Ukraine et en Bélarusse, les doses effectives moyennes de césium-137 furent de l’ordre de 20 mSv pour 1000 Bq/m2 par an et par personne mais localement elles atteignirent des doses alarmantes, au point que le bétail et la végétation subirent d’importantes mutations en quelques années.

Au bout de 30 ans, le césium-137 se transmute en baryum-137 stable. S’il est libéré dans l’atmosphère, durant 30 ans toute les régions touchées resteront contaminées et la population ne pourra pas revenir chez elle au risque de contracter un cancer des voies respiratoires, du sang ou de divers organes. Etant donné que la radioactivité du césium-137 est divisée par 1000 au bout de 300 ans, certains endroits furent exposés à des doses tellement élevées qu’ils resteront dangereux durant plusieurs siècles. C’est particulièrement le cas de toute la région entourant Tchernobyl et de quelques villes situées plus au nord.

Après cet accident, les concentrations en césium radioactif sont également restées élevées en Europe, surtout dans certains sols de l’Est de la France, en Corse, en Italie et dans toutes les dépressions accumulant les pluies ou les organismes tirant leurs substance directement de la terre. 20 ans après Tchernobyl, certaines espèces de champignons, les baies et le gibier sauvages présentaient encore des concentrations de césium-137 frôlant le seuil de toxicité. Mais nous avons vu à propos des effets de l’accident de Tchernobyl en Belgique qu’il faut prendre ces mesures avec circonspection et parfois relativiser leur impact. Ainsi, la pollution d’un canal d’évacuation par exemple, ne représentant pas la pollution moyenne régnant dans une région. Mais il est vrai que localement il reste des “taches” contaminées au sol ou dans les aliments mais elles ne vous affecteront pas si le contact n’est que temporaire.

Les principaux accidents nucléaires en occident

L’Europe connut malgré tout quelques incidents graves et des accidents où il eut une contamination importante dans l’installation et une exposition aigue des travailleurs : incendie d’un silo à La Hague en France en 1981 (Niveau 3), accident à Saint-Laurent-des-Eaux en France en 1980 (Niveau 4) et incendie à la centrale de Vandellos en Espagne en 1989.

Dans le monde, il y eut des centaines d’incidents et des dizaines d’accidents qu’il est vain de citer. Pour les plus anciens, rappelons seulement l’accident de Béryl de Niveau 5 survenu le 1 mai 1962. La France réalisait son deuxième essai souterrain dans le Sahara quand la montagne devant contenir l’explosion s’effondra et libéra un nuage radioactif dans l’atmosphère ! Vraiment l’amateurisme des militaires Français est parfois sidérant !

Plus près de nous, citons les événements survenus dans les centrales nucléaires de Tokai-Mura et Mihama au Japon, respectivement en 1999 (Niveau 4, 2 morts et 439 personnes irradiées) et en 2004 (5 morts), ainsi que dans les centrales américaines de Three Mile Island (Niveau 5, 12 employés et 2000 civils faiblement contaminées, dont voici une simulation) et d’American Atomics’ Tucson en 1979 (fuite avec contamination de nourriture d’une école publique proche par du tritium radioactif ).

Bien entendu nous avons tous en mémoire le naufrage du sous-marin russe nucléaire Kursk en 2000 (explosion d’une torpille dans la proue) et de l’explosion du réacteur d’un second sous-marin russe près de Vladivostok en 1985 (10 morts), sans oublier l’accident de Niveau 7 de Tchernobyl en 1986 en Ukraine, où certains pays comme la France une fois de plus se sont démarqués en sous-estimant volontairement le facteur météorologique alors que ce pays avait une longue expérience des explosions nucléaires ! La raison n’avait donc rien de scientifique et on apprit bien plus tard que le Gouvernement avait agit de la sorte pour préserver son économie et notamment son agriculture… En attendant des milliers de civils ont été contaminés et ont contracté un cancer. 500 d’entre eux poursuivent aujourd’hui l’Etat français pour son attitude criminelle.

Le 28 mars 1979, la centrale de Three Mile Island (USA, 816 MWe) connut un accident de Niveau 5 avec la fusion partielle du réacteur N° 2. Douze membres du personnel et environ 2000 civils seront très faiblement contaminés. Deux réacteurs sont aujourd’hui fermés (à l’avant-plan).

La centrale nucléaire d’Indian Point (USA, 2 GWe) fournit environ 40% de l’électricité de la ville de New York. Elle fut déjà victime d’un incident le 15 février 2000 et les Américains redoutent un attentat du type 11 septembre sur les installations. Document AAEA.

Globalement, depuis 1944, environ 60 évènements de Niveau 3 ou supérieurs, pour ainsi dire un par an, ont été signalés dans la presse et cela continue malgré les contrôles !

OPA et dérégulation du marché

(Note de Gilbert : l’auteur était un visionnaire en 2004. J’espère qu’il n’aura pas raison pour le reste)

Mais plus grave encore, un jour viendra où le marché du contrôle nucléaire sera ouvert à toute société européenne. A travers les fusions, il se pourrait un jour que l’actionnariat majoritaire passe entre les mains d’un pays comme la Suisse ou l’Italie par exemple. Or aucun de ces pays ne dispose de centrale et ne peut donc faire valoir aucun savoir-faire en matière nucléaire. Même si une société française serait intéressée par le rachat de nos centrales, est-il imaginable qu’un jour la direction de nos centrales passe entre des mains étrangères ? Ni Anne-Marie Lizin ni les auditeurs d’AVN n’apprécient ce scénario. Pour Jean-Jacques Van Binnebeek, directeur d’AVN, cette possibilité signifierait qu’à terme les bureaux d’études décentralisés seront plus petits, moins performants, avec le risque que l’avis des auditeurs ne soit pas considéré avec toute l’attention requise. Qui respecterait en effet l’avis d’un soi-disant expert qui n’a aucune maîtrise du secteur dont il parle ? De telles éventualités donnent des frissons dans le dos…

Paradoxalement, alors que suite aux divers accidents nucléaires survenus par le passé, tous les Etats ont toujours relevé leurs mesures de sécurité et mis en commun leurs observations et leur expérience, si le marché s’ouvre aux OPA étrangères, cette concurrence va tuer dans l’oeuf le partage d’expérience, resoulever la suspicion entre les organismes de contrôle et va forcément conduire à une dérégulation du marché au détriment de la sécurité.

Pour des raisons de sécurité, comme toute technologie de pointe pouvant avoir des applications militaires, les centrales ne devraient jamais passer dans des mains étrangères et devraient rester sous la tutelle de l’Etat.

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